Archive pour août 2009

Tadaïma !

Mercredi 19 août 2009

A l’hôtel, il n’est plus question que de quand, qui part où, à quelle heure, avec quel train, pour quel avion, etc. Je commence ma valise ce soir. Demain, dernier jour de boulot. Vendredi, retour a Tokyo dans la journée, puis samedi matin décollage.

Il semblerait que j’ai réussi a survivre à 10 semaines d’immersion totale au Japon, au niveau psychologique (disons que mon état ne s’est pas déterioré^^), digestif (bien que ça commence a fléchir, en ce moment), linguistique (mais maintenant quand j’essaie de penser à un mot en Allemand, il me vient en Japonais), financier, geekesque (ping est doooooown :’( ) et physique (à ma dernière pesée, j’étais a moins de 76kg. Je suis parti a 82kg).

En conclusion, je conseille a tous les gens qui en ont l’occasion d’aller à Tokyo.Parce que c’est quand même une ville relaitement unique et vraiment différente de toutes celles que j’ai pu visiter. Même la deuxième fois. Mais bosser au Japon, il faut quand même savoir à quoi ça s’attendre. J’irai pas jusqu’à dire que je me suis perdu en translation, mais je plains quand même vraiment ceux qui bossent ici à l’année. A fortiori les pauvres chinoises qui ont un salaire encore plus misérable que notre non-salaire. Mais il parait qu’on aurait peut-être un non-salaire plus élevé que ce que ne nous avaient pas dit les non-gens qui ont fait ce non-stage avant pas nous. Et tout comme bosser dans un cinéma parisien donne un nouveau point de vue sur le pop-corn, bosser dans un hôtel m’a donné un nouveau point de vue sur un tas de choses que j’imagine être pareil dans tous les hôtels du monde.

Je me prépare au retour à Centrale, avec ma TODO-List qui continue de s’allonger et les trolls de rentrée qui commencent dans les MLs.

Allez, let’s-a-goooo !

« Dernière ligne droite» 

Dimanche 16 août 2009

Tiens, ce post porte le même nom qu’un de mes editos du PI de cette année ^^

Bon, on arrive vers la fin de mon séjour à Kinugawa, les autres français partent demain (eux ne restent que 4 semaines) nous laissant seuls abandonnés à notre triste sort. La fréquentation de l’hôtel devrait aussi diminuer graduellement, et de toute façon, le dit hôtel a engagé une armada de serveurs japonais pour nous remplacer. On commence à être suffisamment a l’aise au boulot pour esquiver certains postes trop chiant (en sachant où se rendre utile ailleurs, principalement).

Je me suis fait inviter par le barman du resto completement bourré (le barman, pas le resto) que j’ai croisé lors d’un squat sauvage d’un wifi gratuit au Karaoké pendant une heure et demie, c’est toujours sympa.Puis ça a changé le style habituel de chansons de la maison. Je pense que y avait pas eu beaucoup de Beatles, de Rolling Stones ou de Franz Ferdinand dans ce karaoké depuis pas mal de temps… Ca et la bière qu’il m’a offerte, ça a fait une soirée sympathique…

A part ça,niveau wifi gratuits on continue de jouer aux gendarmes et aux voleurs, entre ceux qui se barrent précipitamment quand les flics arrivent, et ceux qui se font virer par les hôtels. Et toujours pas d’internet au notre, d’hôtel.

Tout ça pour dire que je vais bien, et qu’il ne se passe rien. Et c’est dit. Zapluss.

Mario Ware : Shake it !

Mardi 11 août 2009

Secouez-le, secouez-le, sinon la pulpe, elle reste en bas.

Tout secoué que j’ai été.

D’abord, Internet à l’hôtel, qui passe son temps à sauter. D’où la faible teneur en posts de ce blog actuellement. Après 2 jours de coupure continue, j’ai sorti ma baguette de sourcier (autrement appelée « baguette maugique » ou, dans ce cas, carte wifi), pour partir à la recherche des « free spots » du coin. Parce qu’il y en a, et pas qu’un peu. Normal, dira-t-on, de trouver des sources de « hot spot » dans un spot aussi réputé pour ses sources chaudes. Et, pour le coup, on y trouve des réseaux qui le tiennent (le coup), eux. Me voila donc, accompagné de l’un de mes fidèles camarades, sagement assis contre un muret derrière lequel une accueillante borne wifi non protégée embrassait notre détresse world-wide-wébèsque en offrant un ping très acceptable à nos requêtes TCP, compulsant mon courrier électronique, lorsque surgit la moitié de l’effectif des forces de police de Kinugawa, tout seul sur son scooter. Le policier nous passe devant et s’arrête, descend de son imposant engin de traque, et s’avance vers nous, le regard fier du héros du peuple qui vient mettre fin aux actions criminelles de toute une bande de deux jeunes qui saccagent tout (à savoir, la beauté du paysage) par leur présence et agressent les pauvres passants sans défense (i.e., huit semaines n’a pas suffi à nos pigments dermiques pour caméléoniser la couleur locale, et le litre quotidien de jus de citron dans les yeux n’a apparemment pas l’effet de bridage escompté). Le représentant de l’Ordre nous soumet alors à un interrogatoire précis en vue de savoir ce que nous faisions ici (« l’un de nous est de trop dans cette ville, el Gringo »), où nous lui avouons que nous ne restons pas plus d’un mois ici pour faire du tourisme uniquement, ce qu’il n’aurait pas gobé dans la mesure où 99.9% des visiteurs de Kinugawa restent 24h tout au plus dans la « ville ». N’ayant pas nos passeports sur nous (obéissants petits scarabées, nous les avons laissé dans le coffre fort de notre chambre tel que demandé par le Directeur des Affaire Générales (as known as « Le Malaysien ») à notre arrivée. Le sauveur de la veuve et de l’orphelin nous laisse repartir, nous sans nous avoir expliqué que les wifis gratuits et non-sécurisés que nous captions n’étaient pas libres, et que nous n’avions pas le droit de les utiliser.

Tout secoué, j’ai encore été, une demi-heure plus tard, lorsque la totalité de l’effectif de Kinugawa frappe à la porte de ma chambre, guidée par Le Malaysien, m’indiquant que je suis cerné et me sommant de bien vouloir me rendre et apporter mon passeport aux Forces de l’Ordre, ce en quoi je fus contraint d’opérer. Les deux hommes aidés par Le Malaysien mettent alors (martel) en tête de tenter de recopier le numéro dudit passeport ainsi que mon nom, ce qui fut un retentissant échec, les obligeant à se tourner vers leur plan B, la feuille des employés temporaires de l’hôtel contenant nos noms en Katakana. Avec des fautes d’orthographe. Ce après quoi, Le Malaysien nous a sermonnés pour ne pas avoir utilisé l’accès Internet de l’hôtel. L’information que nous aurions bien voulu utiliser celui-ci, puisqu’il a l’avantage d’être en intérieur et à proximité de canapés accueillants, mais que nous étions dans l’impossibilité de le faire du fait qu’ils étaient dans l’impossibilité de faire fonctionner correctement leur routeur, l’a rendu perplexe mais ne l’a pas empêché de nous répéter l’interdiction d’utiliser d’autres accès internet que celui de l’hôtel. Pauvre, pauvre policier qui a du vérifier la correspondance dans sa base de données d’un numéro de passeport probablement mal recopié ainsi que celle d’un nom écrit en alphabet latin avec un nom erroné en katakanas. Ca lui prendra probablement tellement de temps qu’il devra peut-être remettre à plus tard son Sudoku, voire sa pause thé.

Tout secoué, j’ai, à nouveau, été, moi ainsi que l’intégralité de la cuisine dans laquelle je travaillais à la filière vaisselle lors du tremblement de terre, avant-hier. Le premier que j’ai ressenti depuis mon arrivée sur le sol de la contrée aurorèsque. Le « Jishin » fut à cet endroit d’intensité 4 sur l’échelle japonaise (qui n’est pas l’échelle de Richter). Pendant 5 secondes, le sol a tremblé (suffisamment peu fort pour que la plupart des gens trop occupés ne le remarquent pas), le haut des meubles à tremblé en opposition de phase (à gauche quand le sol était à droite et vice versa), et c’était fini. Il a été ressenti beaucoup plus fort à Tokyo, d’après les informations que j’ai pu avoir. Heureusement que le Centre de Prévention des Catastrophes m’a appris à réagir de façon adéquate : en effet, j’ai parfaitement suivi ses conseils qui disaient de se cacher sous la table avec un coussin sur la tête, puisque j’ai continué de faire la vaisselle comme si de rien n’était, en pensant très fort à aller me cacher sous une table avec un coussin, une couette et un matelas pendant une heure ou deux, et quelques secondes plus tard, j’étais toujours vivant.

Tout secoué, j’ai été de pouvoir refaire à nouveau l’あんあい le soir. En effet, après demande expresse, le suprême privilège de pouvoir laisser la vaisselle à quelqu’un d’autre nous a enfin été accordé. Mais pour combien de temps ? Vous le saurez dans le prochain épisode des « Feux de l’あんあい » !

Pom polom, comme dirait l’autre.

À plus !

PS: Ce post a été posté depuis un autre wifi gratuit mais un peu mieux caché, cette fois-ci.

Mon royaume pour une machine à laver !

Vendredi 7 août 2009

Bon, tant que mon serveur sera éteint à Centrale, le blog continue un peu ici.

Au passage, pour cause de spam latent, j’ai viré tous les commentaires et changé d’anti-spam là-bas. Mais vous pourrez relire vous anciens commentaires quand on repassera sur Ping. Vous pouvez évidemment en poster des nouveaux.

Quoi de neuf, sinon, depuis le temps ?

L’あんあい, le fait d’emmener les clients à leur tables, c’est en train de devenir une vraie comédie. En gros. Le matin c’est plus facile que le soir. Le patron du resto serait pour qu’on le fasse que le matin. Mais le soir c’est pas si dur, et faudrait qu’on lui demande officiellement de nous montrer comment ca se passe le soir. Le problème c’est que y a une conne qui nous aime pas et qui fait tout ce qu’elle peut pour qu’on reste hors de la salle, en colportant des conneries sur nous dès qu’on en as l’occasion. Heureusement qu’on a d’autres étages de la hiérarchie un peu moins stupides et l’occasion de discuter un peu avec des gens qui peuvent transmettre des messages. Mais c’est sans compter que le directeur du groupe Okabe vient parfois manger au resto et qu’il faut que ce soit impec (i.e. sans nous). Et notre chef direct n’est pas au courant que les autres étages de la hiérarchie ne veulent pas qu’on le fasse le soir, oubliè-je de préciser.

Dans cette hystoire de fous, on réussit tant bien que mal à le faire de temps en temps, avec les plus grandes difficultés du monde. Ce qui me permet d’échapper à mon autre boulot, la filière vaisselle. En effet, depuis qu’on a changé de resto, j’ai réussi à esquiver Futari à chaque fois. Je me suis spécialisé dans l’essuyage de couverts qui est devenu la filière vaisselle entière. Ça correspond à tremper, frotter, rincer, essuyer, trier, et disposer joliment tout ce qu’on nous refile. Il faut savoir qu’une partie de la vaisselle sale des clients n’est pas emmenée à la plonge mais lavée sur place. C’est le cas des couverts, et de la plupart des éléments en métal ainsi que les choppes de bière et la plupart des verres bizarres. Si j’en crois l’article Wikipedia sur les Onsen, c’est de l’eau chaude où rentre dedans, et il y a entres autres du fer dedans. Ben ça correspond bien à la plonge. À la différence que le savon est autorisé (et même conseillé) dans l’eau. Et donc tous les soirs, maintenant, je retrousse mes manches, et on se fait (habituellement à deux personnes) les 2000 couverts divers. J’envisage de prendre mes congés par demies-journées, les soirs uniquement la semaine prochaine, pour esquiver un maximum de vaisselle.

Sinon, au resto, ils passent un seul et unique CD à tous les repas (ce qui est bien suffisant puisque l’immense majorité des clients ne fréquente le resto que 2 fois 45 minutes), et ce CD, c’est les plus belles musiques de Disney au xylophone. C’est pas que « Can you feel the love tonight»  au bout d’un moment ça finisse par peser, mais en fait si. Bientôt, on trouvera quelqu’un qui puisse nous dire comment s’appellent les 7 nains en japonais. (エホ、エホ、オン ランチュレ ヅ ブロ!).

Je m’amuse à faire des pistes DDR pour les initiations à la rentrée. J’essaie de faire ça sur des chansons qui feront pas fuir les gens normaux. J’ai déjà fini une piste en 4 modes de difficulté. Ça demande quand même pas mal d’imagination pour pas toujours refaire la même chose…

I can’t wait for the week-end to begin, comme dirait l’autre, ça tombe bien c’est le cas.

Congééééé !